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CADRANS SOLAIRES D'IRRIGATION
OU "PIERRES DE PARTAGE DE L'EAU"

Dans les régions d'irrigation de terres agricoles, le partage de l'eau est primordial. La mesure du temps d'écoulement des eaux et la rotation des parcelles à arroser étaient régies entre les habitants selon des chartes ou conventions propres à la communauté.
Des cadrans solaires ou "des pierres de partage de l'eau" permettaient de "mesurer et partager les temps d'eau". Tombés en désuétude, on rencontre encore quelques exemples de ces cadrans dans certaines communautés espagnoles et portugaises.
Dans "L'histoire de l'heure : l'horlogerie et l'organisation moderne du temps", Gerhard Dohrn-van Rossum écrit : "Une inscription trouvée à Lamasha, en Numidie (IIIème siècle), répertorie les terrains, les propriétaires et le temps d'irrigation, calculé en heures pleines du jour et en demi- heures. Cela suppose que la mesure du temps par cadran solaire était déjà chose courante, et que l'on pouvait employer une mesure temporelle aussi abstraite pour obtenir une juste répartition de l'eau."
"La maîtrise de l'eau en al-Andalus : paysages, pratiques et techniques " - Patrice Cressier


Dans le nord-ouest du Portugal (Alto Minho), durant la période estivale d'irrigation, la pierre de partage de l'eau est le point de rencontre obligé des irrigants. Sorte d'horloge solaire antique, elle sert de repère spatio-temporel dans le découpage des parts d'eau.
Film "La pierre de partage de l’eau " de Fabienne WATEAU (vidéothèque du CNRS - 2004)
Dans ce film, sont décrits le mode de fonctionnement général ainsi que la logique qui préside à l'organisation des tours d'eau et au partage entre les ayants-droit.
"La pierre de partage de l’eau : apprentissage, logiques et mesure " - Fabienne WATEAU ( CNRS, LESC, Nanterre - 2006)



Madarcos (SP)

Piñuécar-Gandullas (SP)
Cadrans solaires d'irrigation ou "pierre de partage de l'eau", utilisé pour mesurer la durée d’irrigation des champs au sein des communautés. Le partage de l'eau est si important que les blasons des communes de Madarcos et Piñuécar-Gandullas reprennent un cadran solaire comme meuble.

Cadran original, tracé sur une pièce métallique munie d'une poignée servant d'arrêt d'eau dans les " beals " (canaux d'irrigation). Une manière de recycler des objets qui ont fait leur temps !

Maîtrise du temps d’irrigation au sein des oasis du sultanat d'Oman

La maîtrise du temps d’irrigation au sein des oasis du sultanat d'Oman, comme en Arabie Saoudite ou en Iran, se fait en utilisant le Soleil ou les étoiles pour indiquer l'heure de la répartition des parts d'eau des systèmes d'irrigation traditionnels appelée aflāj (falaj au singulier).
Les pratiques utilisées peuvent être classées en trois grands types :
- cadrans solaires :  ceux-ci comprennent un gnomon (vertical) et des lignes au sol délimitant des intervalles de temps définis par le mouvement de l'ombre de l'extrémité du gnomon
- viseurs pour observations stellaires : il s'agit d'objets naturels (repères à l'horizon : sommets, failles, ...) ou artificiels (mur de mosquée, de bâtiments, de pylones, ...) sur lesquels l'apparition ou la disparition d'une étoile peut être chronométrée, à partir d'un point fixe d'observation.
- points d'observation pour observer les étoiles. Les étoiles indicatrices sont observées à partir de marques sur les murs, s'élevant ou se plaçant au-dessus ou au-dessous d'un repère horizontal, souvent le sommet d'un mur.
 Dans certaines montagnes on utilisait l'horloge à eau.


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Arabie Saoudite : un cadran solaire minute l'accès à l'eau


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